Jean-Sébastien Denis
Extensions, décalages et propos ambigus sur la plasticité

Dominique Sirois-Rouleau
Galerie Simon Blais, Montréal
du 18 octobre au 18 novembre 2017
Denis_Imbrication #17-06
Jean-Sébastien Denis Imbrication #17-06, 2017.
Photo : Guy L’Heureux
Galerie Simon Blais, Montréal
du 18 octobre au 18 novembre 2017
Les constructions graphiques et « additives » de Jean-Sébastien Denis explorent sur papier Mylar une certaine matérialité de la peinture. Les abstractions géométriques et le geste dépersonnalisé permettent en effet à la matière picturale d’exprimer son potentiel sculptural. Appuyées sur un mariage de techniques confondant, les compositions épurées donnent lieu à des contrastes forts. Les chevauchements de méthodes et de matières génèrent en réalité d’étonnants effets de bas-relief insufflant aux traits anonymes une sensualité atypique.

Ces jeux de textures, de lustres et de couleurs affirment la complexité du médium plastique que Denis étend hors du cadre de la représentation par une scénographie intégrale de l’abstraction. Extensions, décalages et propos ambigus sur la plasticité s’empare de l’espace d’exposition dont il redessine aussi les limites via l’anamorphose. Le chaos apparent des dessins devient la forme structurante des lieux. Denis perce les murs et investit la collection d’art abstrait de la galerie d’une manière qui évoque les stratégies constructivistes d’art total. Les Tousignant et Molinari s’amalgament à son esthétique qui occupe tous les plans de la salle. L’espace entier sert ainsi une lecture intuitive et transhistorique de l’abstraction québécoise. Cette composition géométrique intégrée expose alors les conditions sensibles et historiques de sa perception et rapproche enfin le travail pictural de Denis de l’installation.

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Cet article parait également dans le numéro 92 - Démocratie
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