Ismaïl Bahri,
Instruments

Vanessa Morisset
Jeu de Paume, Paris, du 13 juin au 24 septembre 2017
Bahri_Revers
Ismaïl Bahri Revers, capture vidéo, 2017.
Photo : permission du Jeu de Paume, Paris
Jeu de Paume, Paris, du 13 juin au 24 septembre 2017
« C’est une feuille de papier qui fonctionne avec le vent » peut-on lire dans l’une des vidéos de l’exposition monographique d’Ismaïl Bahri au Jeu de Paume. Avec sa simplicité éloquente, la phrase résume un univers où l’on rencontre effectivement, souvent, des feuilles de papier, des expérimentations simples et des éléments naturels. Soit peu de choses à vrai dire, mais avec ce peu, Bahri fait beaucoup : un ensemble d’œuvres apaisantes qui, telles que présentées dans l’exposition, inspireraient même une sorte de sagesse. Cette impression se construit tout au long de la déambulation de salle en salle et devient évidente, comme une conclusion ou une révélation après coup, dans la vidéo en question, Foyer (2016), projetée à la fin.

Un accrochage subtil, donc, ni chronologique – bien que la première œuvre à l’entrée soit l’une des plus anciennes, ni thématique – le sujet au fond étant toujours le même, qui met en relation des films, réalisés entre 2011 et 2017, par ricochets de motifs récurrents. Entre eux, beaucoup de vides et de silences : l’exposition n’est pas surchargée, avec une ou deux œuvres par salle et des sons légers tels que le froissement d’une page de magazine. Cette économie de moyens n’est pas minimaliste au sens d’un less is more où le peu devient monumental, voire théâtral. Sans emphase aucune, la sobriété des pièces et de l’accrochage est une manière de permettre à tout un chacun de concentrer son attention sur l’essentiel.

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Cet article parait également dans le numéro 91 - LGBT+
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