Geneviève Chevalier
Mirement/Towering

Janick Burn
Dazibao, Galerie d’Art Foreman de l’Université Bishop, Galerie UQO
Montréal, Sherbrooke, Gatineau 2023, 236 pages.
Geneviève-Chevalier
Geneviève ChevalierMirement/Towering, page couverture, 2023.
Photo : document original
Dazibao, Galerie d’Art Foreman de l’Université Bishop, Galerie UQO
Montréal, Sherbrooke, Gatineau 2023, 236 pages.
La publication Mirement/Towering, produite conjointement par Dazibao, la Galerie d’art Foreman et la Galerie UQO, est conçue autour des trois volets d’exposition de l’artiste et commissaire Geneviève Chevalier qui ont successivement été présentés dans ces lieux de diffusion entre 2021 et 2024. Mirement/La ménagerie et Mirement/L’herbier, Mirement/Trissements et Mirement/L’instabilité forment ainsi un ensemble tripartite qui s’est déployé sur le temps long dans plusieurs régions du Québec. L’ouvrage met visuellement et textuellement en contexte les œuvres photographiques, vidéographiques et de réalité virtuelle de ce corpus et propose en plus quatre essais qui résonnent habilement avec les enjeux sociopolitiques et esthétiques qu’il observe.

Dans le prolongement de la démarche de Chevalier, Gentiane Bélanger, directrice et conservatrice de la Galerie Foreman, interroge les systèmes que crée l’être humain pour organiser et orienter les connaissances sur le vivant ainsi que les rapports souvent réductionnistes que leurs paramètres perpétuent. Par une approche principalement philosophique, elle examine l’influence mutuelle qu’exercent les structures de pouvoir et les phénomènes écologiques à l’ère de l’Anthropocène. Mélanie Boucher, professeure titulaire en muséologie et en histoire de l’art à l’Université du Québec en Outaouais, se penche quant à elle sur la pertinence d’aborder les collections institutionnelles par la pratique artistique. En s’appuyant entre autres sur les œuvres de l’artiste, mais aussi sur les écrits de celle-ci, elle démontre que l’apport de la création à la collection contribue à refléter, par des associations fructueuses, des enjeux qui concernent les musées d’art, comme la décolonisation, la performativité et, plus récemment, l’écologie. Dans leur essai écrit à quatre mains, Stéphanie Posthumus, professeure de littérature à l’Université McGill et pionnière de l’écocritique française, et Heather Rogers, récente diplômée du programme d’humanités numériques (Digital Humanities) de l’Université McGill, analysent la façon dont le travail de Chevalier met en œuvre, sans être prescriptif, les effets colonialistes et climatiques du paradigme environnemental présent et permet d’envisager autrement le monde non humain, qu’il soit technologique ou organique, vivant, éteint ou en voie de disparaitre. Le dernier texte, du professeur de philosophie et essayiste Alain Deneault, dénonce le fait que le vocable « développement durable », largement employé depuis sa conceptualisation dans les années 1980, entretient l’illusion qu’il est possible de réguler l’exploitation de la nature dans le régime capitaliste, productiviste et extractiviste actuel. L’expression s’avère, selon lui et les spécialistes qu’il cite, oxymorique et, plus que jamais, caduque.

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Cet article parait également dans le numéro 111 - Tourisme
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