
The inexhaustible Surplus of Knowledge in Art Objects
Malheureusement, les politiciens de droite s’appuient eux aussi sur une rhétorique postmoderniste pour soutenir que la vérité objective n’existe pas. Les instigateurs populistes se servent de présumés « faits alternatifs » pour mettre en doute les preuves scientifiques, mais cette fois au profit de l’influence grandissante des émotions sur la raison. La fragmentation des sources journalistiques traditionnelles, conjointement avec l’émergence des médias sociaux, favorise la prolifération de sources d’« information » atomisées qui répandent théories conspirationnistes, pensée magique, propagande politique, illusions de masse et négation des faits concernant les changements climatiques, l’évolution, les vaccins et la cigarette. La quantité phénoménale de postvérités qui se propagent depuis la nomination d’un certain président orange n’est pas nouvelle ; les précédents sont nombreux, bien que plus modestes en proportion : l’échange d’otages contre des missiles avec l’Iran, par exemple, que le président Reagan a toujours nié, ou l’affirmation de Bush fils selon laquelle Saddam Hussein était en possession d’armes de destruction massive9 9 - Voir Lee McIntyre, Post-Truth, Cambridge, MIT Press, 2018.. Lorsqu’ils viennent renforcer les préjugés et la mentalité du « nous contre les autres », ces mensonges flagrants transforment la liberté d’expression en un système dysfonctionnel de prophéties autoréalisatrices, répétées jusqu’à saper la confiance du public envers les institutions et les élites intellectuelles, transformées en récits crédibles de haine et de peur10 10 - Ibid..