[In French]

La performance est pour moi un art de la présence et du présent. Le plus difficile dans cet art action ce n’est pas de faire, mais de chercher l’équilibre entre la volonté de faire et l’état de ne rien faire, de façon à ce que les choses arrivent.

Écrire sur la performance, c’est tenter d’échapper son idéalisation.

La performance est pertinente selon la nécessité de ceux qui la pratiquent. Elle devient le fait d’une expérience concrète, et cela suffit.

Comment la définir succinctement ? On dit qu’il y a autant de performances que de gens qui la pratiquent. Mais peu importe, que le propos soit politique ou non, que la structure soit minimale ou chargée d’une intention d’excès, je sais quand je suis en présence d’une perfo. C’est quand la mise en situation est sans prétention parce qu’elle est libérée de toute emphase.

Ce qui la différencie, entre autres, c’est le rapport à l’intime et à la durée. Les deux sont liés à une disponibilité d’être en relation avec soi, les autres et le lieu. Ce qui m’évite de devenir l’exécutante de choses apprises même dans une structure et une intention. Être avec le temps idéalement plusieurs instants. Comme une succession de zones pivots aux multiples temporalités qui fait que j’arrête quand c’est fini.

Christiane Patenaude, Christiane Patenaude
This article also appears in the issue 40 - Performance
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