
Photo : permission de l’artiste
du 1er avril au 11 mai 2025
[In French]
Certaines manifestations, même humbles, donnent simplement envie d’écrire. La récente exposition d’Éric Simon, à Québec, est de celles-là. Sa production n’est modeste qu’en apparence, le fruit de nombreuses années d’une patiente collecte de mots découpés dans des livres : une appropriation relativement courante, dont la singularité chez cet artiste fait ressortir le plaisir du texte. Depuis 2009, Simon colle ces boutures sur des objets géométriques, dans certains cas, curieux. Celui qui, en 2016, publiait Les mille et une phrases, un livre composé de 1001 phrases tirées de 1001 livres différents, crée des objets-livres qui stimulent l’écriture et, de ce fait, la lecture. En plus d’une vidéo et de quelques pièces suspendues, semblables à du parchemin, sur lesquelles le texte numérisé de certains rouleaux de bois est déroulé et agrandi, Simon présente une quarantaine de ces objets à la volumétrie tantôt simple, tantôt intriquée.
La sélection montre que les formes se sont complexifiées au fur et à mesure que Simon a développé sa technique, allant du cylindre au tore, un solide de révolution de l’espace qui découle du cercle, utilisé en géométrie élémentaire et en ingénierie. Comme le laisse deviner son titre, l’exposition est à lire comme un hommage à la mère de l’artiste, bibliothécaire, et à son père, aujourd’hui décédé, un ingénieur devenu professeur de mathématiques. Ces figures parentales s’incarnent symboliquement dans les écrits et les configurations de l’artiste, placés à l’enseigne de la transmission générationnelle. Le mode réduplicatif de ces derniers, apprend-on dans le texte introductif de l’exposition, résonne du déclin de la santé de ses proches qui ont été « atteints de démence à des stades différents ».
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