Kelly Jazvac Le désir et le… - Compte rendu - Esse

Dans Le désir et le matriarcat, Kelly Jazvac poursuit son exploration de la récupération de matières plastiques et du détournement de substances toxiques, notamment de matériaux provenant de l’industrie publicitaire. Cette exposition, qui résulte d’une année de recherches intensives, présente une vision du monde où le matriarcat unifie les différentes notions abordées par l’artiste.

Le lien maternel est, entre autres, matérialisé par l’œuvre Cuirass (2025), dans laquelle les portraits photographiques de deux célébrités, une mère et sa fille, sont formés par des vestiges de bannières publicitaires en plastique trouvées dans les poubelles du quartier SoHo à New York. En plus d’incarner un rapport familial, ces portraits personnifient l’objectification du corps et l’influence toujours grandissante du consumérisme. Cuirass établit un lien à la fois direct et contradictoire avec Modern Additives (2025), une œuvre dans laquelle des fragments de photographies de bras dans différentes positions ont été intégrés à des caissons lumineux. Les bras, initialement issus de postures passives et soumises, sont ici dynamisés. Réorientés, ils esquissent des mouvements rappelant ceux de nageuses énergiques et déterminées. Le positionnement des caissons, à travers la salle d’exposition, force une relecture de l’action et redonne un pouvoir aux images de ces corps originalement instrumentalisés par l’industrie de la mode.