
Portant sur le sport comme articulation de la culture et reflet tronqué de la société patriarcale, la pratique féministe de Caroline St-Laurent engage le corps comme vecteur critique du culte de la performance et terreau fertile à partir duquel réfléchir à l’imbrication des multiples systèmes d’oppression. Par le truchement de performances exigeant de l’artiste ou de ses collaboratrices (souvent elles-mêmes athlètes) des efforts soutenus et une diligence presque militaire, l’ancienne gymnaste met en lumière l’assujettissement des corps aux dispositifs – matériels, discursifs, technologiques, institutionnels – derrière le sport, mais également à l’agentivité et à l’empouvoirement qu’il permet lorsque les femmes et les personnes marginalisées se le réapproprient.