Cadrer la nature

Dominique Sirois-Rouleau
Centre d’exposition de l’Université de Montréal, du 1er octobre 2020 au 8 janvier 2021
Ingrid Tremblay, Tender Light, capture d’écran, 2020.
Photo : permission du Centre d’exposition de l’UDEM
Centre d’exposition de l’Université de Montréal, du 1er octobre 2020 au 8 janvier 2021
Ariane Plante,
À l’imprévu des forêts, capture d’écran, 2020.
Photo : permission du Centre d’exposition de l’UDEM
[In French]
Commissariée par Catherine Barnabé, l’exposition virtuelle Cadrer la nature initie un dialogue entre quatre artistes contemporaines et autant d’œuvres tirées de la Collection d’œuvres d’art de l’Université de Montréal. Les approches classiques du paysage des œuvres sélectionnées sont ainsi interprétées à travers un spectre de pratiques vidéos, audios, photographiques ou performatives de manière à engager un échange entre les temps et les espaces. Barnabé présente d’ailleurs en conclusion une carte retraçant les lieux investis par les artistes actuelles afin de poursuivre la discussion plastique dans le champ de l’expérience.

La vidéo Solaires de Janick Burn cadre en plan fixe noir et blanc un flanc du mont Royal. L’empreinte du paysage immobile et digne s’accompagne d’une bande sonore plus dynamique où l’on entend, à travers le rythme des pas sur le tapis irrégulier de la forêt, le bruit des insectes et des oiseaux. Lorsque la déambulation s’arrête, un miroir reflète quelques instants le soleil en un point aveuglant au centre de l’image, puis la marche reprend, retournant le paysage à sa prétendue passivité. Burn retient de l’aquarelle de Maude Connolly la transitivité du corps et de son mouvement dans le temps quasi éternel du paysage. En troquant les coloris de l’artiste innue pour la sobriété du camaïeu de gris, Burn accentue la perception sensible du paysage aussi explorée par Ariane Plante. Inspirée de l’œuvre de Jeanne Rhéaume, À l’imprévu des forêts, une série de photos et d’extraits sonores de Plante, présente l’équivalent d’un journal de bord hypnotisant, apaisant, mais aussi intrigant. Les sons entremêlés de la nature et de la ville la ceinturant, de même que le cadre serré des images suscitent l’imagination. En cherchant à combler les vides et inventer les absents, Plante démontre à l’instar de Rhéaume que la grande solitude se dégageant des compositions épurées accompagne abondamment la perception.

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This article also appears in the issue 101 - New Materialisms
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