Simon Pope, Gallery Space Recall, 2006. photo : rokfoto, permission de l’artiste | courtesy of the artist & Chapter Gallery, Cardiff

L’invisibilité pour ne pas disparaître

Lors de l’exposition Dionysiac organisée et produite par le Centre Georges Pompidou en février 2005, Maurizio Cattelan déclare : « L’invisibilité est sans doute radicale : disparaître, se briser pour ne pas plier1 1 - Dossier de presse en ligne de l’exposition Dionysiac, Centre Georges Pompidou, Direction de la communication. ». Rendre invisible sa production, ne pas produire d’objet ­tangible tout en existant dans le système, c’est un pari que de ­nombreux ­artistes ont tenté depuis quelques décennies. Au risque de faire ­passer leur ­production pour un jeu absurde ou de la provocation, l’usage de ­l’invisible se révèle souvent beaucoup plus productif qu’une simple volonté de s’intéresser au rien, au vide jusqu’à faire disparaître l’art ou l’œuvre de façon définitive. Le terme disparition s’entend alors pour désigner quelque chose – une œuvre, une exposition – qui est enlevé à la vue du « spectateur », sans pour autant cesser d’exister. Cette ­disparition qui retrouve ses origines étymologiques en s’inscrivant dans le champ sémantique du visible donne au contraire l’occasion d’un autre type de perception de l’œuvre, plus ancrée dans l’imaginaire que dans le perceptuel ou le visuel.

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