Dreamland : l’épormyable et pharaminoise machinerie du monde

Alain-Martin Richard
Théâtre Périscope, Québec
Du 20 septembre au 8 octobre 2016
Dreamland
Vue d'installation, Périscope, Québec, 2016.
Photo : Renaud Philippe
Théâtre Périscope, Québec
Du 20 septembre au 8 octobre 2016
[In French]

Le monde est une maquette. Il est né en 1904 et s’appelle Dreamland. Le centre de la salle est occupé par un paysage de bidules tel un panorama invraisemblable et pourtant si familier. Des centaines de robots, de petits modules animés, de lumières, de figurines, de voitures, d’instruments de musique harnachés dans des machines à pistons qui font du bruit, se déplacent, roulent en boucle, se vidéographient elles-mêmes. Ce salmigondis empêtré dans ses fils est bien le monde, puisqu’ici s’interpénètrent tous les instruments des désirs, toutes les volutes du rêve. Ça grince, ça lance des boules, ça croque des fruits, ça émet des sifflements, ça gargouille.

La dramaturgie est simple : en sol d’Amérique, le pays du spectacle total avale tous les humains et réduit leur karma en un dispositif de plaisir. Autour de la salle, des comédiens-performeurs-musiciens-techniciens-de-scène-animateurs-de-bidules-inventeurs-de-tournis exécutent leurs performances avec des instruments bidouillés et des accessoires parfois inquiétants. Certains contrôlent les captations audio et vidéo, utilisent les inputs pour composer les harmonies de l’éclatement des neurones et amplifient ainsi le monstre hybride pour le projeter sur des écrans géants de part et d’autre de la salle. Images en direct, générées par des machines célibataires qui créent leurs propres ombres chinoises, ces machines qui activent leurs caméras, enchantent le monde par des facéties et des culbutes orchestrées, tout en mouvement continu en axe vertical ou horizontal, en pirouette, en tubulure, en mécano…

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