Hubert Duprat

Vanessa Morisset
Musée d’Art Moderne de Paris du 18 septembre au 10 janvier 2021
Hubert Duprat Vues d’exposition, Musée d’Art Moderne de Paris, 2020.
Musée d’Art Moderne de Paris du 18 septembre au 10 janvier 2021
Hubert Duprat
Vues d’exposition, Musée d’Art Moderne de Paris, 2020.
Photos : Pierre Antoine, © ADAGP, Paris, 2019–2020
[In French]
Depuis quelques années, les grands lieux d’exposition français portent leur attention sur l’œuvre d’artistes qui n’ont pas forcément de visibilité auprès d’un large public mais qui, étant actif.ve.s de longue date, sont en réalité des figures incontournables. Cet automne, au Musée d’Art Moderne de Paris, c’est le travail d’Hubert Duprat qui est enfin pleinement reconnu. 

Depuis les années 1980, l’artiste réalise des œuvres qui intègrent des matériaux précieux souvent utilisés dans le contexte des métiers d’art (écaille de tortue, ambre, galuchat…) à des formes minimales ou issues des avant-gardes. Il en est ainsi de ses tableaux en bois, potentiellement réalisés par un ébéniste qui aurait rêvé de Frank Stella. Avec du plexiglas et de la pâte à modeler, une sculpture convoque, dans une mise en abime de transparence, la structure du cube, et c’est Sol LeWitt qui est dépassé. Une autre pièce comporte des clous de tapissier qui viennent orner par la répétition des troncs d’arbre que Penone lui aurait cédés. Ici l’esthétique provenant de la répétition de microéléments rappelle une phrase de Samuel Beckett dans Fin de Partie, « Les grains s’ajoutent aux grains, un à un, et un jour, soudain, c’est un tas… », qui ici n’est pas seulement une métaphore de toute biographie mais qui s’applique particulièrement à la démarche de Duprat, évidemment avec les larves. On y reviendra.

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This article also appears in the issue 101 - New Materialisms
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