Vague à l’âme

Schizes en compagnie de l’Âme des objets

Michel F Côté

« Objets inanimés, avez-vous donc une âme qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ? », écrivait joliment et d’une manière surannée Alphonse de Lamartine, de qui je n’ai lu que cette phrase, croisée par hasard alors que je faisais une recherche amateure sur l’animisme. 

Je suis fasciné par l’ontologie animiste, héritage fabuleux de l’enfance. Les grosses oreilles supersoniques du cactus de mon fils Zénon vaincront-elles le Pingouin Éternuateur et sa bave toxique ? Tout comme lui, à l’âge de quatre ans j’étais résolument convaincu que les objets entraient en dialogue avec moi, que tous avaient une âme, étaient animés, puisque nous partagions les mêmes atomes, le même espace- temps vital. Puis j’ai appris à désapprendre, à apprivoiser l’idée que tous ces objets n’étaient que des objets. Que l’âme n’existe pas, qu’elle est une invention ancienne imaginée alors que l’humanité n’avait que quatre ans, à une époque où la précarité était l’essence même de la liberté.

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